Pour les M2 Droit et Pratique des relations du travail
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

"La majorité des salariés juge médiocre le climat social dans leur entreprise"

Aller en bas

"La majorité des salariés juge médiocre le climat social dans leur entreprise" Empty "La majorité des salariés juge médiocre le climat social dans leur entreprise"

Message  Christelle L. P8 Jeu 5 Nov - 14:53

Olivier Cousin, professeur de sociologie à l'université Victor-Segalen Bordeaux II
"La majorité des salariés juge médiocre le climat social dans leur entreprise"

Plus des deux tiers des salariés sont satisfaits de leur travail. C'est l'un des résultats de l'enquête de l'Observatoire du climat social de la Cegos, menée en septembre. Olivier Cousin, professeur de sociologie à l'université Victor-Segalen Bordeaux II, auteur de Les Cadres à l'épreuve du travail (Presses universitaires de Rennes, 2008), livre son analyse sur ce résultat apparemment paradoxal, en plein débat sur la qualité du travail et le mal-être des salariés.
68 % des salariés interrogés se disent satisfaits de leur travail. Comment expliquer ce score ?
Ces résultats ne me surprennent pas. Dans différentes enquêtes menées auprès des salariés, on observe qu'ils ont un double regard. Celui qu'ils portent sur leur propre situation - la majorité trouvent un intérêt pour leur travail, selon l'enquête Cegos - et celui, dissocié, qu'ils ont sur le contexte de leur emploi, sur les conditions de travail. L'enquête montre ainsi qu'en majorité, ils jugent médiocre le climat social dans leur entreprise, que l'effectif de leur service est inadapté à la charge de travail, que leur manager n'est pas assez à l'écoute ou ne les traite pas sur un pied d'égalité, etc. Ces aspects-là reflètent l'impact de la crise et l'existence d'un certain mal-être. Les effectifs ont été réduits, l'activité de sous-traitance a été réintégrée mais sans embauches en contrepartie, les objectifs n'ont pas été revus à la baisse, etc. Tout cela fait peser une pression plus forte sur les salariés. D'ailleurs, l'enquête montre que les deux tiers d'entre eux comprennent les actions extrêmes et spectaculaires lors des conflits sociaux chez Molex, Caterpillar ou New Fabris. Ces salariés se sont battus au nom du travail et de la fierté qu'ils en tiraient. La compréhension à leur égard, dont témoigne l'enquête, marque une sensibilité à leur désarroi face à la brutalité et à l'injustice de décisions dont on ne sait pas qui les prend. Ce qui n'empêche pas les salariés de pouvoir aimer leur travail. Cela dit, je rappelle que dans l'enquête, 32 % des salariés ne sont pas satisfaits de leur travail, ce qui n'est pas négligeable.
Ce double regard a-t-il toujours existé ?
Oui. On le retrouvait par exemple chez les mineurs, attachés au travail qu'ils avaient fait toute leur vie, mais qui ne voulaient pas que leurs enfants l'exercent. Ou encore dans les centres d'appel : les conditions de travail sont difficiles mais en même temps, les salariés se sentent utiles.
Le fait d'avoir conservé son emploi quand tant d'autres l'ont perdu renforce-t-il l'attachement à son travail ?
Peut-être. Mais la crise renforce surtout la défiance à l'égard du monde du travail, de la stratégie des entreprises, et induit la crainte du lendemain.

Propos recueillis par Francine Aizicovici

Christelle L. P8

Messages : 72
Date d'inscription : 20/10/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum